Zénon ou Héraclite : une variante strophique du Cimetière marin

« Zénon, Cruel Zénon ! Zénon d’Élée !

M’as-tu percé de cette flèche ailée
Qui vibre, vole, et qui ne vole pas !
Le son m’enfante et la flèche me tue !
Ah ! Le soleil… Quelle ombre de tortue
Pour l’âme, Achille immobile à grands pas ! »
Cette strophe du Cimetière marin de Paul Valéry est bien connue. Mais on connaît moins – ou pas du tout – la variante suivante, non publiée, et qui montre que l’auteur a hésité entre deux philosophies opposées :
« Héraclite, ô Héraclite d’Éphèse !
M’as-tu bercé de ta fameuse thèse !
Donc παντα ρει, rien n’est fixe et tout flue !
L’onde m’entraîne et le feu me détruit !
Ah ! l’immuable… Quelle illusion s’enfuit
De l’esprit pris dans l’invisible mue ! »
En comparant les strophes, on voit aussi que la disposition des rimes – masculines et féminines – est inversée après le distique initial. Ce qui amène à se poser certaines questions…

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