9.Les Marabouts

Le chevalier se dit que la sorcière n’était pas très bonne en orthographe, mais que son mot dénotait beaucoup de gentillesse. Et elle devait savoir qu’il accomplirait sa mission. C’était déjà ça, même s’il n’avait pas pu parler à cette aimable personne.
Chemin faisant, il rencontra des êtres bizarres, comme des bouts de bois avec un très long bec. Là aussi, faisant appel à sa mémoire qui englobait le monde entier – car tous les êtres étaient alors en communication, il se souvint que ces formes étranges ressemblaient beaucoup à ces oiseaux que l’on trouve en Afrique : les marabouts. Mais les marabouts étaient aussi des sorciers africains, des sages avec des pouvoirs étendus. Pourquoi cette association d’oiseaux et de sorciers ? Un totem ? Il y avait là quelque ironie, du moins quelque énigme, un double sens. C’étaient certainement des sorciers, venus d’Afrique où la chaleur était plus insupportable qu’ailleurs. Des immigrés climatiques, quoi. La preuve que c’étaient des êtres vivants, c’est qu’ils adressèrent la parole au chevalier…

… mais en swahili. Le chevalier connaissait l’existence de cette langue, mais ne la pratiquait absolument pas. Quant aux marabouts, étant là depuis peu de temps, ils ne maîtrisaient pas du tout la langue vernaculaire des contes. Tout ce que pouvait se dire le chevalier c’est qu’ils n’étaient pas agressifs et qu’ils semblaient s’intéresser à lui et à son projet. Somme toute, il n’avait pas appris grand chose sur sa mission, mais il avait fait des rencontres intéressantes. C’est toujours bon à prendre.

marabouts

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