12.La promesse des arbres
Le chevalier fut ému de cette détresse. Les arbres n’étaient pas méchants, seulement affamés et privés, par la faute des hommes, de leurs moyens de subsistance.
- Écoutez, dit-il. Je suis le chevalier Clément, investi par la fée Mélusine d’une mission capitale : redonner vie à la terre, que l’eau coule en abondance, que le sol et le sous-sol soient de nouveau riches et fertiles, que tous les êtres vivent en harmonie et sans prédation. Je mènerai cette mission à bien avec l’aide des fées. Vous retrouverez donc votre vie heureuse d’avant la catastrophe, je vous le promets. En attendant – ça ne devrait pas être bien long – abstenez-vous de manger des animaux. D’ailleurs vous n’en verriez guère. Soyez patients. Je compte sur vous. Promis ?
- Nous le promettons dirent les arbres à qui ce discours ferme de Clément avait redonné espoir et confiance.
En fait l’esprit du chevalier était loin d’être aussi ferme que le laissaient penser ses propos. Il avait parlé « des » fées, au pluriel, en bluffant, de l’avenir radieux comme si c’était une certitude – au vrai, il n’en savait rien, mais il fallait bien remonter le moral de ces pauvres arbres !
Il continua son chemin, aux prises avec du tourment, car jusqu’ici il avait seulement débarrassé la terre de l’Ennemi – ce qui était tout de même crucial pour sa mission,, se réconforta-t-il - et tiré une hypothèse du message de la sorcière. On verra bien, se dit-il, toujours aussi plein d’entrain et de courage.