Aylan Kurdi

Plus d’un mois a passé depuis cette tragédie… Mais il n’est pas trop tard pour féliciter la photographe et les journalistes de divers pays d’avoir diffusé ces photographies bien propres à susciter, on l’a vu, la compassion généralisée et, sans doute, l’indignation. Ce premier mouvement de la sensibilité est le bon, avant toute réflexion. Et cette photo était tout à fait propre à provoquer ce bouleversement affectif. En effet, les houles qui ballottent les corps des noyés, notamment des pauvres petits enfants, semblent avoir épargné Aylan : sur une photo, la tête tournée vers la mer frôle la frange des flots, et, sur les deux photos, les jambes sont jointes et les bras allongés le long du corps comme si l’enfant dormait paisiblement. Rien de morbide dans ces photos qui ne pouvaient que produire la pitié indignée. Rien à voir avec d’autres photos qui ont circulé sur les réseaux et que Mediapart a choisi, en prenant des précautions, de publier (voir l’article de Carine Fouteau Réfugiés: ces images d’enfants qui font vaciller les opinions publiques, Mediapart du 3 septembre 2015) ; ces photos d’autres petits noyés rejetés sur la grève avec les membres en vrac et les vêtements retroussés, outre la pitié, provoquent l’horreur et la colère. ( texte publié aussi sur mon blog de Mediapart)

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