RAPIDES OU LENTES
POUSSÉES PAR LES VENTS DU TEMPS
LES ANNUÉES VOYAGENT
annuées : Pris dans un tunnel attentionnel, on peut ne pas s’apercevoir que le mot « annuées » est une sorte de mot-valise (années + nuées) tissant la parenté des deux mots amalgamés. Et les valises sont bien indispensables quand on voyage… voyagent : et non pas « défilent » ou « passent ». Le voyage implique en principe un retour. C’est, de ce mouvement des années et des nuées, une circularité qui est évoquée – ou, mieux, une spirale le temps : rétroactivement, à partir de la dualité de « annuées », ce dernier terme se charge d’un double sens : le « temps » météorologique (pour les « nuées ») et le temps chronologique (pour les « années »). Avec ce deuxième sens se posent des questions : on dit que le « temps passe », comme l’eau coule, mais qu’est-ce qui fait passer le temps ? Y a-t-il, comme pour les cours d’eau, une déclivité subsumant le temps, une dynamique circulant depuis de hautes pressions vers des basses pressions ?
On trouve « mensongerie », comme dérivé de « mensonge » semble-t-il, dans des textes sociaux du Net ; non attesté dans les grands dictionnaires que j’ai consultés.
Le feu rouge interdit de passer, le feu vert permet de passer - c’est même une injonction de circuler. Ils ont des significations stables. Le feu orange a plutôt du sens, il doit être interprété en situation et c’est parfois délicat et risqué ; c’est une transition sans signification vraiment stable : entre permission/injonction qui vient de s’achever et interdiction imminente, il est soumis toujours à évaluation, parfois à contestation et suscite souvent l’angoisse existentielle du conducteur-interprète.
Je cite un paragraphe du billet de Fédé Davout intitulé « Finkielkraut expulsé, malaise à Libération » 18/04/2016, texte faisant partie des billets du club les plus recommandés, par la rédaction de Mediapart je suppose…